Longtemps, on a parlé de nature ; depuis quelques décennies, on parle d'environnement. Il s'agit bien de deux « touts » paraissant désigner une seule et même réalité, mais ils trahissent des perspectives bien distinctes dont la pensée contemporaine et l'action politique se sont emparées.
Par le passé, la nature était pensée « sous couvert de » ou « en opposition à ». Ainsi, c'était Dieu et la nature dans le premier cas, ou plus rarement une nature sans Dieu, parfois une nature parfaitement assimilée à Lui. Dans le second cas, la nature et la culture se faisaient face, ou la nature en opposition à l'esprit, voire dont l'esprit avait à se libérer – comme quand on dit, dans certaines morales persistantes, qu'il faut s'affranchir de ses pulsions ou de son corps.
Tout au contraire, on ne pense l'environnement que « avec » : avec la vie, à laquelle il est nécessaire, avec l'humanité, que sa destruction affecte profondément et durablement, avec les équilibres naturels du monde végétal et du monde animal.
La question environnementale n'est donc pas une question parmi d'autres : c'est une question cruciale et particulièrement exigeante en matière de citoyenneté et de pratiques politiques, économiques, sociales et culturelles. Elle excède l'ère de la nature et l'embarque dans une valse périlleuse où l'humanité s'enivre de son industrie, des nouvelles technologies et des intérêts économiques qui les accompagnent.
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